DÉPOSER UNE DEMANDE POUR LA MAE ROTATIONNELLE « Une décision que je dois bien peser »
Cette mesure agroenvironnementale est ouverte uniquement en 2010 pour cinq ans.
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Les exploitations situées dans les départements dits de zones intermédiaires (rendement de référence inférieur à 60 q/ha) peuvent souscrire une mesure agro-environnementale rotationnelle (MAER). Son objectif : diminuer la pression des intrants sur les cultures par une rotation d'au moins cinq ans et par un minimum de trois cultures dans l'assolement. En contrepartie il est accordé une aide de 32 €/ha engagé (cultures et prairies temporaires) par an pendant cinq ans. Une façon de compenser le prélèvement des aides du bilan de santé de la Pac.
Éleveur laitier à Ecorcei (Orne), Valéry Toutain, en EARL avec son épouse, s'accorde encore quelques semaines avant de prendre sa décision. Une décision à bien peser puisque les dossiers de demande sont déposés uniquement cette année, avec la déclaration Pac, avant la mi-mai. « Je suis dans les clous du cahier des charges proposé aujourd'hui. Reste à déterminer si la MAE est économiquement intéressante. » Le cahier des charges sera fixé définitivement ce trimestre.
« Les 1 800 € compenseront en partie les 3 800 € de prélèvements Pac »
Avec 23,6 ha de blé, 6,6 ha d'orge, 9 ha de colza et autant de maïs, 18,4 ha de prairies temporaires et 12,5 ha de prairies naturelles, son assolement 2010 respecte les principales conditions : au moins 70 % de sa surface éligible (cultures et prairies temporaires) en céréales et oléagineux (COP), un minimum de 60 % de sa SAU en COP, ou encore ses trois principales cultures (blé, colza, maïs) pour un maximum de 90 % de la surface implantée. « Selon les simulations de la chambre d'agriculture, ces ratios seront respectés durant les cinq ans de l'engagement si je maintiens ma conduite. »
Valéry a fait ses calculs. Il devrait percevoir 1 808 € pour 56,5 ha (dont 8 ha de prairies temporaires). Cela compensera en partie l'application du bilan de santé de la Pac et la modulation des aides. « Je perds 2 035 € au titre des articles 63 et 68. La modulation de 10 % pour 2010 monte ce manque à gagner à 3 800 €. » Les 1 800 € annuels de la MAE le réduit à 2 000 €. En s'engageant pour cinq ans, l'éleveur craint de perdre la souplesse de son assolement. « Si le cours de l'orge continue à se dégrader, j'ai intérêt à le remplacer par un blé sur blé. Or, la MAER interdit la même culture sur une parcelle deux années successives. C'est un pari à prendre, à condition que l'administration ne soit pas trop tatillonne dans la gestion de la MAE. » Par exemple, si la culture est indemnisée après des dégâts de sangliers ou de grêle, le versement de 32 €/ha sera-t-il maintenu ? Des précisions qu'il souhaite obtenir avant de prendre sa décision en mars.
CLAIRE HUE
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